Une peupleraie sur
les puits du Nord.
La végétation peine à coloniser les alentours du puits de la Nouvelle Mine, où avaient été déposées des boues de la laverie. Les terrains y ont été couverts d'un remblai dans lequel sont mêlés des gravats et des déchets industriels.
La dalle du puits du Midi.
La dalle du puits de la République.
Le 11 mars 1981, le préfet d'Ille-et-Vilaine prend un arrêté mettant en demeure la CMO et la SAPEM d'exécuter conjointement les travaux de sécurité. Mais le 28 octobre 1982, à la suite d'une requête de la SAPEM, le Tribunal Administratif de Rennes juge l'arrêté préfectoral "entaché d'excès de pouvoir" et l'annule.
Le ministre de l'Industrie et de la Recherche porte alors l'affaire devant le Conseil d'État qui, le 10 mai 1985, annule à son tour le jugement du Tribunal Administratif.
La SAPEM, filiale du groupe Gagneraud, étant en liquidation amiable depuis 1981, les travaux de mise en sécurité sont réalisés en novembre et décembre 1987 par une autre filiale du groupe, l'entreprise Marc S.A. Les puits du Sud sont alors obturés par une dalle de béton. Ceux du Nord sont recouverts par un remblai n'ayant pas vocation à confiner les sols et planté de peupliers.
L'obturation des puits
La Compagnie des Mines de l'Ouest, la CMO, avait acquis la concession en 1933. Elle est dissoute en 1962 après son absorption par la Société Armoricaine de Prospection et d'Exploitation Minière, la SAPEM. Les liquidateurs de la CMO sont son président-directeur général, Antoine Ducluzeau, et celui de la SAPEM, Charles Pavot (1920-2009). La mutation de la concession n'est pas demandée.
En 1974, Charles Pavot demande à renoncer à la concession. Il déclare agir en qualité de liquidateur de la CMO et de président-directeur général de la SAPEM, devenue en 1966 Société d'Aménagements Portuaires, d'Entreprises et de Mines. Le Code Minier stipule qu'en cas de renonciation, le titulaire d'un titre minier doit exécuter des travaux de remise en état afin d'assurer la sécurité publique et la conservation de la mine. L'administration demande donc l'exécution de ces travaux préalables à l'acceptation de la renonciation. N'ayant jamais été propriétaire de la concession, la SAPEM considère que la demande formulée par Charles Pavot ne la concerne pas et que les travaux n'incombent qu'à la CMO.
À la fin des années soixante-dix, la grande cheminée du Midi et le bâtiment voisin sont abattus, à la demande de l'administration, mais les puits ne sont toujours pas obturés.
Le filon de Pont-Péan s'étire sur plus de trois kilomètres dans une faille nette, étroite et rectiligne. La minéralisation forme des amas disposés en colonnes, qui s'enfoncent du Nord vers le Sud. Les travaux miniers commencent au Nord, où le filon affleure. Les puits y sont nombreux mais peu profonds, les concessionnaires du XVIIIe siècle n'exploitant que les étages supérieurs. Au XIXe siècle, les travaux se déplacent vers le Sud où les puits sont de plus en plus profonds. Les galeries descendent progressivement jusqu'à 540 mètres (55e niveau). À la fermeture de 1904, le puits de la République atteint la profondeur de 595 mètres.
En deux siècles, de 1730 à 1932, vingt-six puits "au jour", d'importance inégale, ont été creusés pour l'extraction, l'aérage, l'épuisement des eaux, la circulation des ouvriers et les travaux de recherche. Sept autres puits, "souterrains", ont été foncés au Nord durant les trente premières années d'exploitation.
Les galeries.
"Le numérotage des niveaux a été fait en vue d'indiquer approximativement par son chiffre le nombre de dizaines de mètres de profondeur au-dessous de la surface. Mais comme, à l'origine, on avait compté celle-ci comme niveau numéro 1, il faut diminuer de 10 mètres environ les profondeurs calculées approximativement d'après la règle ci-dessus."
Arthur Lodin
Annales des mines - 1895
Les principaux puits.
Douze des vingt-six puits foncés entre 1730 et 1932.
Un alignement de puits sur le filon