Musée des Arts et Métiers
Une planche conservée au Musée des Arts et Métiers, datée du milieu du XVIIIe siècle, représente une machine hydraulique de la "mine de Pompéan" qui serait l'une des machines de Pierre-Joseph Laurent. Elle présente des similitudes avec la machine du puits de Bicêtre figurant sur le plan de 1777…
La machine du puits de Bicêtre ?
Mémoire de maîtrise de Laurence Guillo - 1986
La colonie bretonnante
Après le rachat de la mine par la Compagnie de Poullaouen, des mineurs de Basse-Bretagne viennent travailler à Pont-Péan. Ils se regroupent sur la lande de Teslé où ils fondent, en bordure de la route de Nantes, un hameau ouvrier nommé Le Château-Noble.
Ce sont pour la plupart des gens illettrés. Ils ne parlent que le breton, mais s'organisent en désignant parmi les plus instruits d'entre eux un "maire" et un "préfet". Le "maire" est chargé d'accomplir les démarches auprès du clergé tandis que le "préfet" assure le maintien des relations avec les familles restées en Basse-Bretagne.
Pendant plus d'un siècle, la "colonie bretonnante" va accueillir de nouvelles familles venues de la région de Carhaix et garder sa langue, ses costumes et ses coutumes. Après 1900, elle recevra pendant quelques années la visite de membres de la Fédération des Étudiants Bretons, conduits par les bardes Taldir [François Jaffrennou] et Abalor [Léon Le Berre]. Ils viendront de Rennes en costumes traditionnels pour rencontrer les "exilés de Poullaouen", leur distribuer des brochures en breton et leur "parler du pays".
Le nom Château-Noble disparaîtra au XXe siècle.
Décembre 1782 : le projet de dérivation de l'Ise (carte de Joseph Richard).
La rigole de l'Ise
Avec l'approfondissement de l'extraction, les eaux motrices deviennent bientôt insuffisantes pour alimenter constamment les machines qui assèchent la mine. Toutes les forces hydrauliques disponibles dans le voisinage étant déjà utilisées, il faut en trouver d'autres, sur des hauteurs plus éloignées. L'ingénieur allemand Georges Frédéric Brölemann dirige la préparation de ce nouveau projet. Pour se procurer un supplément d'eaux motrices, la compagnie va creuser une rigole d'une vingtaine de kilomètres, de Corps-Nuds à Pont-Péan. La canalisation prendra le trop-plein de l'Ise au déversoir du moulin de Briant, et conduira les eaux jusqu'au grand étang de Teslé. François Blavon-Duchesne commence les travaux en 1784, mais les "prétentions exorbitantes des propriétaires des terrains traversés" vont les rendre longs et coûteux. La rigole de l'Ise ne sera achevée que sous la Révolution.
Les nouveaux puits du Sud :
• Puits de la Boulangère (K), à 226 mètres au sud du Chapelet. Il a permis la découverte de la nouvelle région exploitée, mais ne sert plus qu'au passage des ouvriers.
• Puits des Députés (I), à 115 mètres du puits de la Boulangère. Il a atteint la 11e galerie et le minerai en est extrait au moyen d'une machine à molette.
• Puits de Lorme (X), à 409 mètres du puits des Députés. Ayant été foncé dans un terrain argileux et mouvant, il n'offre aucune solidité.
Les vieux puits du Nord :
• Puits de la Nouvelle Mine (E), sur lequel est établie une machine hydraulique pour l'épuisement des eaux et une machine à molette dont le travail a été suspendu.
• Puits Saint Louis (D), par lequel les anciens exploitants avaient découvert "la nouvelle mine" et en extrayaient le minerai.
• Puits Saint Joseph (C), qui ne sert plus à l'extraction, mais a été approfondi pour donner de l'air à la 9e galerie.
• Puits de Bicêtre (B), sur lequel est établie une petite machine hydraulique servant à l'assèchement de la mine et alimentée par les eaux de la Seiche pour ménager celles de l'étang de Teslé.
• Puits du Chapelet (A), puits principal sur lequel est établie la grande machine hydraulique qui élève les eaux, alimentée par l'étang de Teslé, et une machine à molette qui remonte le minerai des 12e et 13e galeries.
Juillet 1777 : les principaux puits (par Joseph Richard, ingénieur-inspecteur à Pont-Péan).
Les huit puits principaux de 1777
Les débuts contrariés
La Compagnie de Poullaouen commence immédiatement de nouveaux travaux, avec une somme de 40 000 livres. La remise en état des anciens puits et galeries est achevée en 1768 et l'exploitation est poussée vers le Sud. Mais, en 1771, une inondation exceptionnelle noie la mine. Il faut un an pour l'assécher et une seconde année pour réparer le boisage. La perte est estimée à 300 000 livres.
L'adjudication du 6 juillet 1765
Ils s'appellent Jean-François-Constantin de Marnière de Guer, Jean-Baptiste Guillot de Lorme, Gabriel Prévost, François Favre, Antoine Germain Bonfils de Beauvoir, Joachim André Louis Gossey, Michel-Louis Le Camus de Limare… Ils résident tous à Paris, mais ont des intérêts dans les mines de Poullaouen et Huelgoat. Le 6 juillet 1765, ils sont associés dans l'adjudication faite à leur société, la Compagnie des mines de Basse-Bretagne, du privilège de l'exploitation de la mine de plomb "près le passage de pont péan" avec tous les logements, machines, ustensiles, effets, châteaux, métairies et terres en dépendant.
La Compagnie de Poullaouen