Julien Busson, médecin des Lumières
Julien Busson naît à Dinan le 11 mai 1717, dans une famille de négociants. En 1742, il est reçu docteur de la faculté de médecine de Paris. Il entre alors au service de la duchesse du Maine qui lui fait épouser une de ses demoiselles d'honneur. La duchesse du Maine, Anne-Louise Bénédicte de Bourbon, est la petite-fille du Grand Condé et l'épouse de Louis-Auguste de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV. Elle aime réunir dans ses salons des gens instruits, spirituels, possédant l'art de bien parler et de bien lire. Depuis le début du siècle, elle tient à Sceaux une cour brillante où se retrouvent les beaux esprits de l'époque, comme Fontenelle ou Voltaire. Julien Busson, qui a une mémoire prodigieuse et une élocution facile, est à la fois médecin et lecteur de la duchesse.
Julien Busson revoit, corrige et augmente le "Dictionnaire universel de médecine" de Robert James, que Denis Diderot vient de traduire de l'anglais avec Marc-Antoine Eidous et François-Vincent Toussaint. L'ouvrage, publié en 1746, passe de trois à six volumes après les ajouts de Julien Busson.
Des problèmes de santé ramènent ensuite Julien Busson à Rennes, où il vient "respirer l'air natal" pour se rétablir. Les États de Bretagne le nomment alors médecin de la mine de Pont-Péan. Il est aussi inspecteur des hôpitaux et secrétaire de la société d'agriculture. Il soigne le duc d'Aiguillon, commandant en chef de la Province, et le guérit d'une maladie mortelle dont les autres médecins avaient désespéré. Dans ses "Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes", Nicolas de Chamfort écrit que c'est à cause de "ce mauvais service rendu à la province" que Julien Busson s'y fait ôter toutes ses places. En effet, l'opposition des États et du Parlement de Bretagne à la centralisation monarchique provoque, en 1764, un grave conflit entre La Chalotais, Procureur Général du Parlement de Bretagne, et le duc d'Aiguillon. "L'affaire de Bretagne" entraîne la démission du duc en août 1768.
Le départ du duc d'Aiguillon est bientôt suivi de celui de Julien Busson, qui regagne Paris en 1769. Il est alors nommé médecin de la comtesse d'Artois, l'épouse du futur Charles X. Il soigne à nouveau le duc d'Aiguillon, devenu secrétaire d'État. Julien Busson meurt le 7 janvier 1781, à l'âge de 64 ans.