L'Espace Beausoleil à Pont-Péan
Construit en 2002, inauguré en 2003, un édifice culturel conçu par les architectes Xavier Ménard et Didier Le Borgne occupe aujourd'hui une partie de l'ancien carreau de la mine de Pont-Péan et lui insuffle une seconde vie. En hommage à la baronne, il a été nommé Espace Beausoleil.
Comment furent payés les services rendus à la France par cette femme distinguée ? Victime de l'ignorance et du fanatisme de son époque, elle succomba devant de lâches intrigues. Après la perte de ses biens, elle fut jetée, par l'ordre de Richelieu, dans la prison de Vincennes, où elle mourut dans un affreux abandon. Après sa mort, son nom fut voué au dédain et à l'oubli. Il y a, dans les annales de la science, une page douloureuse où l'historien inscrit pieusement le nom vénéré de ses martyrs. Heureux celui qui peut ajouter sur cette page un nom arraché à l'indifférence des siècles ! ».
« Le nom de la baronne de Beausoleil et le genre de services qu'elle a rendus à la France sont aujourd'hui à peine connus, si ce n'est de quelques rares érudits. Nos dictionnaires biographiques les passent sous silence, ou les mentionnent en quelques lignes. La note qui lui est consacrée dans la plupart de ces ouvrages est conçue uniformément à peu près en ces termes : "Mme de Beausoleil, astronome et alchimiste du dix-septième siècle, venue d'Allemagne en France pour y exercer son art ; mise à Vincennes, en 1641, par ordre du cardinal Richelieu ; on ignore l'époque de sa mort." - Et c'est là tout. Cependant la femme éminente qui a porté ce nom avait tous les titres pour vivre dans les souvenirs et dans la reconnaissance de la postérité. Elle donna, la première, l'éveil sur l'étendue des richesses minéralogiques de la France, et montra tout le parti qu'il était possible d'en tirer pour la prospérité de ce pays. Elle prouva que l'exploitation de nos productions souterraines devait être une cause puissante de développement du crédit à l'extérieur, et de la prospérité publique à l'intérieur ; elle embrassa, d'un coup d'oeil vraiment politique, l'avenir réservé à l'exploitation de cette branche, alors inculte ou ignorée, des revenus du royaume. Elle proclama cette vérité, que la France possède et n'a nul besoin de demander aux autres nations les matières premières qui sont nécessaires à l'industrie des peuples. Elle fut, en un mot, la première révélatrice de nos richesses souterraines.
La plupart des auteurs qui se sont penchés sur la vie de Martine de Bertereau et de son époux reconnaissent en la baronne une femme d’exception, une savante éminente. Et ils s'indignent de l'injustice dont elle a été victime. Le premier à sortir la baronne de Beausoleil de l'oubli est Nicolas Gobet, dans le livre qu'il publie en 1779 sous le titre Les anciens minéralogistes du royaume de France. Près d'un siècle plus tard, c'est Louis Figuier, auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique, qui rend hommage à la baronne dans le deuxième tome de son Histoire du merveilleux dans les temps modernes :