Plusieurs campagnes de prospection sont alors effectuées, mais aucune ne montre l'intérêt économique d'une reprise de l'exploitation.
Les haldes, stockées sur le carreau, forment une butte de vingt-cinq mètres de hauteur. Des sondages y sont effectués en octobre et novembre 1958, mais l'analyse des échantillons prélevés ne révèle que des teneurs en plomb et en zinc trop faibles pour envisager la possibilité d'une récupération rentable de ces métaux.
Les recherches sont abandonnées en 1959, après deux derniers sondages près de la ferme de la Maussonnière. Antoine Ducluzeau décide alors de vendre les haldes de la butte… des centaines de milliers de tonnes de sables et graviers pauvres en minerais. La SACER (Société Anonyme pour la Construction et l'Entretien des Routes) les utilise comme matériaux routiers dans la région rennaise.
Après la fin de l'exploitation souterraine, le travail en surface aura duré un demi-siècle. Le carreau de la mine de Pont-Péan va ensuite devenir, pour longtemps, une vaste friche industrielle.
Les dernières campagnes de prospection
Quelques semaines après les licenciements, la société allemande Montan-Elektra vient effectuer, à la demande de la Compagnie des Mines de l'Ouest, des travaux de prospection géophysique sur le prolongement Sud du filon. Les travaux sont menés par le docteur Karl Tripp, professeur à l'université allemande de Marburg, qui examine la faille de Pont-Péan en mesurant la résistivité électrique des sols à l'aide d'un "tectonomètre". Mais, pour le BRGGM (Bureau de Recherches Géologiques, Géophysiques et Minières), les conclusions "étonnamment précises" de cette étude paraissent fondées sur des interprétations en partie empiriques et doivent être utilisées avec prudence.
En 1957, la direction de la Compagnie des Mines de l'Ouest est dévolue à Antoine Ducluzeau. Il fait aussitôt appel au BRGGM pour évaluer le potentiel minier de la concession et de ses environs. Le BRGGM accepte de s'intéresser aux recherches dans des conditions qui font l'objet d'une convention le 20 mai 1958.
Des voies ferrées
Des rails serpentent sur le carreau, entre la butte, à gauche, et les restes de la laverie, à droite.
Un amoncellement de sables et de graviers.
Les restes de la laverie
La disparition du bâtiment de la laverie dévoile les substructures des tables circulaires de lavage.
À la fin de la guerre 39–45, Jean Dufourg, revenu aux affaires, prend la direction de la Compagnie des Mines de l'Ouest. Dès 1945, il veut à nouveau relancer les travaux à Pont-Péan. Il y a toujours, un peu partout sur le carreau, des dizaines de milliers de tonnes de schlamms contenant du plomb, du zinc et de l'argent. Leur traitement industriel, dans une usine de flottation, commence en janvier 1951, occupant alors trente-cinq ouvriers. Au bout de quatre ans, les stocks exploitables sont épuisés. Il reste encore des schlamms dans l'ancien lit de la Seiche, cinquante mille tonnes peut-être. Mais ils sont envahis par des racines de roseaux et mêlés à du bois de mine. Ce mélange avec des matières organiques rend leur traitement quasi impossible.
Au mois de janvier 1955, la direction accuse de sabotage trois chefs de postes, Louis Le Bayon, Albert Collas et Albert Aveline. Le premier vient d'être élu secrétaire et le second trésorier, lors de l'assemblée générale constitutive de syndicat qui s'est tenue le 9 janvier. Le troisième est délégué des ouvriers à la Commission locale de discipline et de conciliation de Pont-Péan. La Fédération Régionale des Mineurs de l'Ouest proteste contre l'attitude des exploitants, qu'elle soupçonne de vouloir décapiter le mouvement syndical. Mais la direction maintient ses accusations et, le 21 janvier, les trois ouvriers reçoivent un avis de licenciement. Trois mois plus tard, le 14 avril, la Compagnie des Mines de l'Ouest informe le personnel que l'épuisement des stocks de schlamms l'oblige à se séparer de cinquante-sept ouvriers. Le 30 avril, c'est le licenciement collectif. Seuls restent quelques ouvriers spécialisés et les cadres, parmi lesquels un fils d'Aimé Dufourg, le jeune ingénieur Pierre Dufourg (1927-2006).
La mine en 1930
1 - Schlamms
2 - Ancien lit de la Seiche
3 - Butte (terril)
4 - Puits de la République
5 - Bureaux
Sur la friche, des traces de l'activité industrielle