Une descente acrobatique
"J'ai été, avec Jojo et Claudinet, faire un tour à vélo… En revenant nous avons été à trois sur la butte. Nous étions au sommet et la grue [de l'armée britannique] était une vingtaine de mètres plus bas. Nous voulions la voir de plus près, mais c'était à pic. Je leur dis (à mes frères) tant pis, je me lance, on verra bien. Inutile de te dire que je suis descendue beaucoup plus vite que je n'aurais voulu. Mais ne te figure pas que c'était à pic comme une falaise. Il y avait des petits paliers en pente, de vingt centimètres… Je me suis retrouvée à quatre pattes. Je dis aux autres ça peut aller. Jojo hésite. Claudinet y va. Il déboule encore plus vite de palier en palier et se retrouve à plat ventre en riant. Puis c'est Jojo. Il arrive très vite au dernier palier, à deux mètres. Trop vite car il est projeté et fait, sans le vouloir, un saut de grenouille et tombe à quatre pattes. Résultat : il a les genoux un peu écorchés. D'en bas, oubliant la grue, le but de cette descente, nous contemplons les vingt mètres quand on voit sur le côté un petit sentier bien en pente et haut de dix mètres…"
Lettre de Ninette à Thérèse,
31 mars 1940.
Se lancer à l'assaut de la butte, puis en dévaler les pentes procure toujours des sensations fortes.
La "petite guerre" des années soixante
Quand les machines s'arrêtent, les enfants s'approprient peu à peu l'espace abandonné par les adultes. Le carreau de la mine devient leur terrain d'aventure. Les uns, au mépris du danger, se glissent dans les souterrains. Les autres, coiffés de casques et armés d'outils qui traînent encore au sol, grimpent dans les wagonnets et jouent à la "petite guerre". Le site du puits du Midi, qu'ils appellent la "petite mine", est pour eux un lieu de prédilection. Les roulements d'acier des machines fournissent à quelques petits malins des billes invincibles qui, à l'école, écrasent toutes les autres, qu'elles soient de terre ou bien de verre.
Les "sports d'hiver"
"Nous avons fait des sports d'hiver sur la butte et nous avons pris deux photos. Nous avons patiné pendant deux heures sur les grands bassins de la mine. C'était épatant. Ce qui l'était moins, c'était les courbatures qui en résultaient le lendemain !"
Lettre de Ninette à Thérèse,
18 janvier 1941.
Des chemins courts mais escarpés conduisent au sommet de la butte. Ce promontoire artificiel et dénué de toute végétation constitue un point de vue remarquable pour découvrir l'étendue de la mine et celle de la campagne environnante.