La cale d'échouage des Bellions, sur la Vilaine
Une cale d'échouage de douze mètres de large sur cinquante mètres de long et cinq mètres de tirant d'eau à la marée est aussi établie sur la Vilaine au lieu dit les Bellions, à dix kilomètres en aval de Redon. En octobre 1896, Léon Maudet en avise les armateurs et capitaines de vapeurs ou voiliers de trois cents à huit cents tonneaux. Il les informe que la mine doit recevoir chaque année dix mille tonnes de charbon et expédier sur Anvers ou Gand trente mille tonnes de minerais secondaires, en dehors des minerais de plomb déjà expédiés par la compagnie maritime Adolf Deppe d'Anvers.
Les "bateaux nantais" acquis par la Société des Mines de Pontpéan après 1893
(Relevés de Jacques Guillet, transcrits par Jean-Philippe Lamotte - Travaux préparatoires du livre "La batellerie bretonne")
Tonnages chargés et déchargés de 1899 à 1909.
Jusqu'en 1904, les produits expédiés par voie fluviale consistent en matériaux de construction, les sables et graviers, et en matières premières pour la métallurgie, les minerais et schlamms.
On fait venir de la houille, pour les machines à vapeur, et du bois, pour le soutènement des galeries et des puits.
La Société des Mines de Pontpéan utilise les services d'entreprises de batellerie. Mais elle possède aussi six bateaux nantais, des chalands en bois construits au gabarit des écluses du canal de Nantes à Brest. Cinq ont été construits aux chantiers de Juvardeil-sur-Sarthe, le sixième à Montjean-sur-Loire.
Expéditions et arrivages au port de la mine
L'embarcadère de Carcé
En juin 1891, la Société des Mines de Pontpéan avait acheté un terrain au meunier de Carcé, Victor Bricet. Le terrain, formant une pointe à la jonction de la Seiche et du canal de décharge, avait gardé son appellation du XVIIIe siècle, le Chantier de la Fonderie.
Il devient, à la fin du XIXe siècle, le Port de Carcé, plus proche de la mine que la cale de La Rivière Bizais. Un grand embarcadère est aménagé sur la rivière canalisée, avec deux quais raccordés à la voie ferrée venant de la mine.
La galène transite par le canal de Nantes à Brest.
Les bateaux accostent devant l'usine de Couëron.
Les voies navigables de Bretagne.
Chronique locale de "L'Avenir de Rennes",
13 février 1893.
La cale de la Rivière Bizais
Jusqu'à la mort de Charles Eloy, en 1890, les minerais sont acheminés à Bruz par tombereaux. Ils y sont chargés à bord de péniches à la cale de Blossac ou, à partir de 1862, expédiés par voie ferrée.
Après l'arrivée de Léon Maudet à la direction, la Société décide de réduire le coût du transport en abandonnant le rail et en amenant les bateaux près de la mine. Elle fait draguer et canaliser la Seiche et aménage d'abord une cale au lieu-dit La Rivière Bizais, à un kilomètre en aval du moulin de Carcé. La cale est reliée à la mine par un chemin de fer à voie étroite où des chevaux tirent les wagonnets.
Le 6 février 1893, un premier bateau nantais remonte la Seiche pour livrer de l'outillage à la mine. Il repart chargé de galène à destination de la fonderie de Couëron.
Toutes les expéditions par voie d'eau
À partir de 1893 toute la production de Pont-Péan est embarquée au port de la mine. La galène est traitée à l'usine de Couëron, devenue propriété de la Compagnie des Mines de Pontgibaud en 1878. Les chalands chargés de minerai descendent la Seiche, puis la Vilaine jusqu'à Redon, empruntent le canal de Nantes à Brest et viennent s'amarrer au quai de l'usine, au bord de la Loire.
La blende, les pyrites et les schlamms sont toujours expédiés à Sclaigneaux.
L'abandon de la voie ferrée pour la voie d'eau va permettre à la Société de réduire ses coûts de transport de plus d'un tiers.