Les armoiries de Pierre-Joseph Laurent
Règlement d'armoiries par Louis-Pierre d'Hozier,
juge d'armes de France, pour le Sr Pierre-Joseph
Laurent. Paris, 27 août 1756.
Un écu de gueules à un pont de trois arches d'or, posé
sur une rivière d'argent, mouvante de la pointe de l'écu
et un chef de même chargé de trois croissans d'azur.
Cet écu timbré d'un casque de profil, orné de ses
lambrequins d'or, d'azur, d'argent et de gueules.
Pierre-Joseph Laurent
(1713-1773)
(Reproduction transmise par la mairie d'Aniche)
"Savoir faisons que pour ces causes nous avons anobli et anoblissons ledit Pierre-Joseph Laurent. Si donnons en mandement à nos aimés et féaux conseillers les gens tenant notre cour de Parlement de Flandres, séant à Douay, présidents et trésoriers généraux de France au bureau de nos finances établi à Lille que ces présentes ils ayent à faire enregistrer."
"Donné à Versailles, au mois d'août, l'an de grâce mil sept cent cinquante-six et de notre règne le quarante-unième."
Ces lettres patentes d'anoblissement sont signées Louis et contresignées sur le repli M. P. de Voyer d'Argenson.
Un cabinet pour exposer les maquettes des machines
"Aussi fidèle aux obligations que sa naissance lui prescrit envers nous, qu'à l'amour de la Patrie, non seulement il s'est toujours refusé aux propositions que l'étranger a pu lui faire pour l'attirer chez lui, mais de plus il n'a rien oublié pour multiplier dans nos États l'utilité de ses talents, en les communiquant à ses concitoyens, et, dans cette vue, il a réuni dans un cabinet, ouvert à tous ceux qui se présentent, des modèles exécutés avec autant de soin que de dépense des machines de son invention. Tous ces motifs nous incitent à l'élever à l'état de la noblesse, dont il a déjà les sentiments, et, par cette marque signalée de notre bienveillance, nous animerons de plus en plus son zèle, nous le rendrons en quelque sorte héréditaire dans ses descendants et nous ajouterons un nouveau titre d'encouragement à tous ceux que les Arts ont reçus jusqu'ici de notre protection."
Les machines de Valenciennes et de Pontpéan
"Le succès constant avec lequel il a rempli les différentes opérations confiées à sa capacité, a pleinement justifié tout ce qu'on s'était promis de la certitude et de l'étendue de ses connaissances. Du nombre de ces opérations, qui lui ont mérité les témoignages les plus avantageux, sont la machine qu'il a exécutée à Valenciennes pour manœuvrer la herse de la nouvelle arche de poterne, et celles qu'il a imaginées pour le dessèchement des mines de Pontpéan en Bretagne, inondées depuis très longtemps ; plusieurs années d'efforts inutiles et ruineux avaient comme établi dans l'opinion générale que cette entreprise devait être mise au rang des impossibilités ; l'intelligence et l'activité du Sr Laurent l'ont enfin emporté sur les obstacles et, après un travail de dix-huit mois, il a tellement réussi que les mines sont actuellement en pleine exploitation."
De nombreux ouvrages publics
"Livré, dès sa plus tendre jeunesse à l'étude pratique des mécaniques, il s'est proposé pour objets principaux de son application les ouvrages publics tels que les dessèchements de marais, les constructions d'écluses et de ponts, soit permanents ou portatifs, les curements de ports et de canaux et le transport de gros fardeaux de guerre."
"Convaincus que nous sommes de l'importance dont il est d'exciter leurs progrès par l'émulation et de régner sur eux par nos bienfaits, nous leur avons décerné des récompenses de tous les temps, et portant nos vues jusque sur l'avenir, nous les avons admis à participer à ces titres d'honneur, dont l'effet est de transmettre à la postérité la mémoire du mérite et de la vertu. C'est par un prix de cette distinction que nous avons résolu d'illustrer les travaux de notre cher et bien aimé Pierre-Joseph Laurent et de lui témoigner la satisfaction que nous en ressentons."
Les lettres de noblesse
"Les Arts et les talents ne contribuent pas moins à la gloire qu'aux avantages d'un État et ceux-là surtout sont vraiment recommandables à nos yeux qui, déterminés par le zèle à des objets d'utilité publique, procurent également le bien de notre service, celui de nos sujets et l'accroissement du commerce, et savent convertir en nouvelles ressources les difficultés mêmes qui se trouvent dans la Nature."
Versailles, août 1756
Louis XV accorde des lettres de noblesse à Pierre-Joseph Laurent, considérant qu'il s'est montré digne de cette récompense par les services qu'il a rendus à l'État.
L'anoblissement de Pierre-Joseph Laurent