Au temps jadis, ce pavillon fut habité par un ancien corsaire, qui avait une fille unique d'une beauté sans pareille.
Le fils du seigneur de Chartres en devint follement amoureux ; mais il n'osa en parler à son père, redoutant la colère de ce dernier, qui n'aurait pas accepté, pensait-il, une pareille mésalliance.
L'ex-corsaire passait pour être extrêmement riche, et le seigneur était fort pauvre.
Comme le jeune homme dirigeait toujours ses pas vers le pavillon, le père se douta de l'amour de son fils, et lui dit un jour :
Le jeune homme, ivre de joie, se jeta dans les bras du vieillard.
Deux mois plus tard, le mariage eut lieu.
L'ancien pirate, quelque temps après le mariage de sa fille, dit à son gendre : "Tu peux acheter toutes les métairies du pays qui seront à vendre, et qui te plairont, je me charge de les payer."
Et voilà comment le seigneur de Chartres devint le plus riche propriétaire de la contrée."
(Texte d'Adolphe Orain - Revue de Bretagne - 1909)
– Tu aimes donc bien notre voisine ?
– Elle est si belle et si bonne, répondit le jeune garçon en rougissant.
– Et si j'allais demander, pour toi, sa main à son père, cela te ferait-il plaisir ?
– Comment ! mon père, vous consentiriez ?
– Et pourquoi pas ?
Lorsqu'on va de Rennes à Pont-Péan, par la route de Nantes, on aperçoit, à gauche, en arrivant dans ce village, non loin du pont qui traverse la rivière la Seiche, un pavillon carré qui n'a pas grande apparence.
Une vieille légende contée aux veillées
"Quelques traditions populaires sont encore contées aux veillées d'hiver. Entre autres la légende chrétienne de Notre-Dame-des-Potiers, et celle ci-après, très ancienne, assure-t-on, sans toutefois pouvoir préciser la date.