La dernière entreprise d'Hélène Victoire Maget
Mme Danycan tente aussitôt une nouvelle et dernière entreprise. En considération des services rendus autrefois par son mari, elle est autorisée, le 6 septembre 1766, à exploiter avec sa fille et ses deux fils la concession de Châtelaudren, un village à la limite des évêchés de Saint-Brieuc et de Tréguier.
Elle y fait foncer six puits et emploie deux cents ouvriers. Mais les travaux qu'elle effectue épuisent rapidement ses ressources personnelles, d'autant plus qu'en 1767 elle entreprend sans succès des recherches dans les schistes houillers de Quemper-Guézennec, au nord de la concession.
Elle doit alors se résoudre à céder ses droits et, le 8 mai 1769, les mines de Châtelaudren passent aux mains d'une société par actions créée par d'anciens membres de la Compagnie des Indes. Il faudra ensuite un long procès pour que Mme Danycan consente à quitter les lieux.
Une concession accordée pour trente ans à Mme Danycan.
3e temps : étude de la richesse du minerai.
2e temps : description de l'apparence du filon.
1er temps : levée d'un plan des travaux par Jean-Pierre-François Guillot-Duhamel.
Les machines à la ferraille
Antoine-Joseph Loriot s'illustre toujours par ses inventions. En 1774, il découvre un mortier imperméable à l'eau qui acquiert par le temps une dureté égale à celle de la pierre. À Pont-Péan, ses machines se détériorent peu à peu, reléguées sous un hangar. Elles partent à la ferraille en 1779. Loriot meurt à Paris, le 9 décembre 1782, à l'âge de soixante-six ans.
Neuf mois d'expertise
En désaccord avec Mme Danycan et las d'avancer des sommes considérables, Joseph Pâris-Duverney demande la dissolution de la société. Le 23 juin 1761, un arrêt du Conseil d'État du Roi ordonne qu'avant de faire droit sur la demande en dissolution, il soit fait une visite de la mine par deux experts, en présence de l'intendant. Joseph Pâris-Duverney choisit comme expert l'ingénieur des mines Jean-Pierre-François Guillot-Duhamel. Mme Danycan choisit son contremaître, M. Jamin. L'expertise commence le 24 octobre 1761 et se termine le 15 juillet 1762. Elle aboutit à la fermeture de la mine et à sa mise en adjudication, ordonnée par un arrêt du 27 septembre 1763. Le 6 juillet 1765, la mine de Pont-Péan est rachetée par les exploitants des mines de Poullaouen et Huelgoat.
Deux retours à Paris
Les expériences d'Antoine-Joseph Loriot pour trouver des moyens d'économiser le temps et la main-d'oeuvre entraînent des modifications incessantes. Elles finissent par provoquer la colère de tout le personnel et d'une partie de la direction. Les ouvriers craignent de perdre leur emploi et les machines de Loriot sont sabotées à plusieurs reprises, avant même d'avoir été achevées. Pierre-Joseph Laurent et Joseph Pâris-Duverney ne supportent plus les ralentissements répétés de la production, tandis que Mme Danycan et son fils se rangent aux côtés du sieur Loriot. La division, source de procès, s'installe entre les associés.
Le 26 janvier 1760, Antoine-Joseph Loriot rentre à Paris, où il retrouve son logement au château des Tuileries. Il y présente aux "curieux" les maquettes des machines qu'il avait établies à Pont-Péan. Il entame aussi, mais en vain, une procédure contre la société et contre Joseph Pâris-Duverney. Quelques mois plus tard, c'est Michel Frossard de Saugy qui regagne à son tour Paris, ramenant à Pierre-Joseph de Rivaz tous les effets et instruments qu'il avait laissés à Pont-Péan.