Un nouveau propriétaire, Louis François Richebracque
Louis François Richebracque naît à Rennes le 1er décembre 1757. Il est l'aîné d'une famille de seize enfants dont le père est maître perruquier. En 1780, il épouse Gillette Marie Roüessart, de la famille du "Trésorier Principal de la Guerre en Bretagne". Au moment du mariage, Louis François Richebracque travaille au bureau de la guerre, à Rennes, en qualité de commis. À partir de 1785, les actes de baptême de ses enfants indiquent qu'il est devenu "le caissier de la guerre". Quand la patrie est déclarée en danger, en 1792, c'est lui qui équipe les cinq compagnies de volontaires d'Ille-et-Vilaine.
Le 13 juillet 1793, il achète la Métairie de la Clôture à Jean-Félix Blain de Saint-Aubin, moyennant la somme de 33.000 livres, payée en assignats. Le domaine est situé sur les paroisses de Saint-Erblon et Bruz. Il consiste en "une retenue, maison du fermier, grange, pressoir, retraites à porcs, cour, bergerie, puits, four, jardin, courtil, terres arables et non arables, prés, prairies, jeaunais, landes, bois, fossés".
Le 30 juillet suivant, en présence de leur notaire, Louis François Richebracque et son épouse prennent possession de la Clôture "par être librement entrés dans tous les logemens et bâtimens, par y avoir fait feu et fumée, bu et mangé, en avoir ouvert et fermé les portes et fenestres, par avoir fait sortir et rentrer les fermiers, par avoir circuitté, environné les pièces de terre, prés et jardins, par avoir bêché, cavé, coupé bois, arraché herbes, et par avoir généralement fait tous les actes utiles et nécessaires pour une bonne et valable possession du tout".
Peu après cet achat, Louis François Richebracque quitte la Bretagne et s'installe à Paris. Le 13 Prairial An II (1er juin 1794), le département de Paris le nomme commissaire, chargé de procéder à l'inventaire des titres et papiers des émigrés.
En 1799, sa fille Jeanne épouse un fabricant de chapeaux rennais, Charles François Boulanger. De cette union naît Ernest Jean Rosalie Boulanger dont le fils Georges deviendra "le Général Boulanger", ministre de la guerre en 1886.