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La Clôture au début du XXe siècle.
 

La "maison de retenue" de la famille Blain de Saint-Aubin n'existe plus, démolie en 1864. De nouvelles constructions sont apparues : la maison du directeur de la mine en 1865 (à gauche sur la photo), et l'Orangerie en 1883 (à droite).
 
Devant la maison du directeur, un bassin circulaire marque l'emplacement du puits de l'Orme. Quant au puits de la Molette, il semblerait être situé sous les murs de l'Orangerie.
Un bassin marque l'emplacement du puits de l'Orme
Le puits de l'Orme
 
Pour extraire le minerai, deux puits sont successivement établis à la Clôture. Le premier, nommé puits de l'Orme, est situé à l'est de la maison de retenue, dans un terrain glaiseux et mouvant. Son approfondissement et son boisage sont difficiles. À 102 mètres de profondeur, une abondante venue d'eau empêche la poursuite des travaux. L'ouvrage doit être abandonné et le puits est comblé jusqu'à une quinzaine de mètres de la surface.
 
Le puits de la Molette
 
On ouvre immédiatement un second puits à 35 mètres du premier, plus à l'ouest. C'est le puits de la Molette. En termes miniers, la molette est le nom donné à la grande poulie sur laquelle passe le câble d'extraction. Elle est supportée par une charpente placée au-dessus du puits : le chevalement, ou encore la chèvre, qui est en bois à cette époque. L'espoir de trouver un terrain plus solide que le précédent est vite déçu. À la même profondeur, les ouvrages sont une nouvelle fois inondés et il faut combler le puits jusqu'à mi-hauteur.
 
En 1794, le puits de la République sera ouvert au nord de la Clôture, à 138 mètres des puits comblés. La position choisie pour ce nouveau puits va cette fois s'avérer judicieuse, mais seulement un demi-siècle plus tard car la mine sera abandonnée en 1797.
 



Au moment de la vente de 1793, l'un des terrains de la Clôture, alors appelé le "Clos de devant", est encombré par des déblais miniers. Les "intéressés aux mines du Pontpéan" y avaient en effet creusé "un puisard nommé le puits de l'orme avec une machine à molette au-dessus".
Deux puits d'extraction à la Clôture
Un nouveau propriétaire, Louis François Richebracque
 

Louis François Richebracque naît à Rennes le 1er décembre 1757. Il est l'aîné d'une famille de seize enfants dont le père est maître perruquier. En 1780, il épouse Gillette Marie Roüessart, de la famille du "Trésorier Principal de la Guerre en Bretagne". Au moment du mariage, Louis François Richebracque travaille au bureau de la guerre, à Rennes, en qualité de commis. À partir de 1785, les actes de baptême de ses enfants indiquent qu'il est devenu "le caissier de la guerre". Quand la patrie est déclarée en danger, en 1792, c'est lui qui équipe les cinq compagnies de volontaires d'Ille-et-Vilaine.
 
Le 13 juillet 1793, il achète la Métairie de la Clôture à Jean-Félix Blain de Saint-Aubin, moyennant la somme de 33.000 livres, payée en assignats. Le domaine est situé sur les paroisses de Saint-Erblon et Bruz. Il consiste en "une retenue, maison du fermier, grange, pressoir, retraites à porcs, cour, bergerie, puits, four, jardin, courtil, terres arables et non arables, prés, prairies, jeaunais, landes, bois, fossés".
 
Le 30 juillet suivant, en présence de leur notaire, Louis François Richebracque et son épouse prennent possession de la Clôture "par être librement entrés dans tous les logemens et bâtimens, par y avoir fait feu et fumée, bu et mangé, en avoir ouvert et fermé les portes et fenestres, par avoir fait sortir et rentrer les fermiers, par avoir circuitté, environné les pièces de terre, prés et jardins, par avoir bêché, cavé, coupé bois, arraché herbes, et par avoir généralement fait tous les actes utiles et nécessaires pour une bonne et valable possession du tout".
 
Peu après cet achat, Louis François Richebracque quitte la Bretagne et s'installe à Paris. Le 13 Prairial An II (1er juin 1794), le département de Paris le nomme commissaire, chargé de procéder à l'inventaire des titres et papiers des émigrés.
 
En 1799, sa fille Jeanne épouse un fabricant de chapeaux rennais, Charles François Boulanger. De cette union naît Ernest Jean Rosalie Boulanger dont le fils Georges deviendra "le Général Boulanger", ministre de la guerre en 1886.
La Clôture à la veille de la Révolution
 

À l'époque du conflit opposant Joseph Pâris-Duverney à Mme Danycan, la Métairie de la Clôture appartient à Joseph René Jacques Blain de Saint-Aubin, greffier en chef criminel du Parlement de Bretagne depuis le 8 juillet 1751. Il est l'un des fils du subdélégué qui avait inspecté la mine à ses débuts. Le 26 février 1764, son épouse, Jacquemine Constance Cailleau, met au monde un garçon prénommé Jean-Félix puis meurt une semaine plus tard. Le père ne lui survit pas bien longtemps. Il décède le 8 novembre 1766, laissant la Clôture en héritage à ses fils Jean-Félix et Joseph-Jean, âgés respectivement de deux et sept ans.
 
Le 1er octobre 1782, Jean-Félix Blain entre dans les Gardes du Corps du Roi, compagnie de Luxembourg. Le 25 août 1788, il se marie à Saint-Servan avec Jacquette Marie Perrine Saint-Marc, dont une partie de la dot lui permet de racheter à Joseph-Jean sa part de l'héritage paternel. Le 30 décembre 1788, il afferme la Clôture à Louis Texier et Jeanne Cherel, son épouse. Mais Louis Texier meurt le 5 mai 1789 et c'est son gendre, François Etimble, qui exploite les terres de la Clôture. Jean-Félix Blain quitte les Gardes du Corps du Roi le 15 mai 1789 et se fait alors cultivateur à Servigné, près de Rennes.

L'Orme et la Molette