2 décembre 1754 — Prise de possession des terres du Vaugaillard, Pan et Fenicat.
Il est cette fois plus difficile de lire « Danycan ».
16 novembre 1754 — Acquisition des terres du Vaugaillard, Pan et Fenicat.
Le nom « Danycan » est bien lisible.
L'ingénieur Joseph Bronne (1830 - 1908)
Directeur des travaux à Pont-Péan
En 1860, un ingénieur civil belge de trente ans, Joseph Bronne, est chargé de la direction des travaux miniers. Il a été formé à Liège par le géologue André Dumont, dont il fut un temps l'assistant. Joseph Bronne arrive du Morbihan, où il avait établi, en 1856, la papeterie de Caradec à Guégon, près de Josselin. Après avoir fait déblayer le puits de la Molette, il fait ouvrir le seul nouveau puits de l'exploitation du XIXe siècle, puis quitte Pont-Péan en 1863.
Fabricant d'armes à Liège
En 1864, Eugène Lefaucheux, fabricant d'armes à Paris, va décider d'implanter une succursale en Belgique. Il offrira à Joseph Bronne la direction de ses ateliers de Liège et l'engagera le 19 décembre. Joseph Bronne assumera cette fonction jusqu'en 1869, puis sera remplacé par son frère Gustave.
Directeur d'une papeterie française
Joseph Bronne finira sa carrière en France, où il dirigera la papeterie Cabasson pendant trente-neuf ans (il avait épousé la fille du propriétaire, François Cabasson). Il décédera à Paris le 1er juillet 1908.
Joseph Bronne
(1830-1908)
(Vers 1865 — Coll. Emmanuel Bronne)
Le croquis de François Massieu.
Devenu trop dangereux, le puits de l'Orme est définitivement remblayé en 1866.
Une machine à vapeur venue de Cornouailles.
À partir de 1868, le puits du Midi servira aussi à l'épuisement des eaux. Il sera équipé d'une machine à balancier de 150 chevaux, munie de pompes pouvant fonctionner jusqu'à une profondeur de 220 mètres. La machine, conçue par l'ingénieur britannique John Taylor (1779-1863) a déjà servi pendant dix-huit mois dans les mines de Cornouailles. L'un des fils de John Taylor viendra lui-même la poser à Pont-Péan.
En 1861, la Société des Mines de Pontpéan demande l'autorisation d'occuper le champ des Chaltrais. Sur le plan joint à cette demande figure le nouveau puits de l'Orme. Il est très proche de la "Remise" construite par Joseph Cadieu et du "Logis" occupé par Aristide Coüannier.
La préparation mécanique du minerai s'effectue un peu plus au Nord. Théodore Boudehen, directeur des travaux de 1855 à 1858, a mis en place un appareil de débourbage énergique à une quarantaine de mètres du puits de la République. Il fonctionne depuis août 1858 et dessert neuf cribles à secousses. Cinq tables de lavage circulaires de 3,50 m de diamètre, les round-buddles, ont été installées à proximité.
Une décision imprudente
En 1861, durant la gérance d'Aristide Coüannier, les travaux souterrains progressent vers le Sud à partir du puits de la République. Deux anciens puits, amorcés puis comblés au siècle précédent, sont situés dans ce secteur. Ce sont les puits de l'Orme et de la Molette. Ils se trouvent dans la propriété de la Clôture qui appartient, depuis maintenant trois ans, à la Société des Mines de Pontpéan. Pour faciliter les travaux, les exploitants décident de déblayer l'un d'entre eux, celui de la Molette, qu'ils renomment puits de l'Orme. Le boisage jointif, fait de chêne, est encore en bon état. Néanmoins, l'importante quantité de bois retrouvée dans la partie supérieure du puits est révélatrice des difficultés rencontrées à cet endroit par les anciens exploitants. Le puits est pourtant approfondi jusqu'à cent quarante-cinq mètres et une machine à vapeur d'une douzaine de chevaux y est installée. Mais le massif de minerai est fragile et en contact direct avec un terrain argileux. Les travaux provoquent des tassements, le boisage travaille et les cadres descendent de façon inquiétante. Le puits se disloque peu à peu. Il sert alors de puits d'aérage, l'air descendant par le puits de l'Orme et remontant par celui de la République.
La fermeture du puits de l'Orme
Le nouveau puits que Joseph Bronne fait ouvrir en 1862 est situé à trois cents mètres du puits de l'Orme. On l'appelle puits du Midi en raison de sa position, tout au sud des travaux. Quand Aristide Coüannier quitte la mine, en 1864, l'exploitation est concentrée dans cette région. Un an plus tard, le puits du Midi atteint la profondeur de 140 mètres et assure l'aérage de la partie sud de la mine. Il sert aussi à l'extraction des déblais, au moyen d'une locomobile à vapeur. Le puits de l'Orme devient alors inutile et son entretien onéreux. Les nouveaux dirigeants décident donc de le remblayer en 1866.
Le 3 décembre 1866, François Massieu, ingénieur des Mines, visite les travaux souterrains. Dans son procès-verbal, qu'il accompagne d'un croquis, il note : « Le puits de l'Orme dans ces derniers temps était devenu très mauvais. Pour le conserver comme descenderie, il eût fallu faire des réparations dispendieuses. On s'est décidé à le remblayer complètement, et aujourd'hui les ouvriers descendent par le puits du Midi. »
La machine à balancier du puits du Midi
Des appellations qui ont perdu leur signification
• Les boulaies
La transcription de textes manuscrits peut facilement conduire à des erreurs, surtout avec les noms propres, quand l'écriture n'est pas bien lisible. Le puits du Midi est ouvert en 1862 au milieu d'une pièce de terre qui appartenait autrefois à la famille Blain de Saint-Aubin puis, à partir de 1793, à François Richebracque. Selon les documents cadastraux, en 1816 le terrain s'appelait "les boulaies", un nom attribué à des plantations de bouleaux. Quand en 1863, dans son mémoire sur la mine de Pontpéan, l'ingénieur belge Joseph Fayn parle du puits du Midi ou "puits des Brûlés", la déformation de l'appellation initiale est évidente. On observe ensuite des altérations similaires dans les actes notariés, puisqu'on y trouve "les brûlais" en 1907, "les brulais" en 1933 et 1963, "la boulaie" en 1943, "les boulais" en 1983…
• Cave Donjean ou Cave Danycan ?
On peut, pour les mêmes raisons, s'interroger sur l'origine d'une autre appellation locale. Il existe à Pont-Péan un lieu dit "la Cave Donjean", voisin de la grande excavation à ciel ouvert creusée par la société de Noël Danycan aux débuts de l'exploitation minière. Le toponyme "cave" désignant un creux, naturel ou fait par l'homme, n'y aurait-il pas eu d'abord un lieu dit "la Cave Danycan", qui serait devenu "la Cave Donjean" après une erreur de transcription ?