Frédéric Denis, dernier docteur de la mine
Le 20 mars 1862, Frédéric Ange Marie Denis naît à Bruz, où son père exerce la médecine depuis 1857. Frédéric Denis obtient lui aussi son diplôme de docteur en médecine et vient s'installer, en qualité de médecin de la mine, dans la maison où avait vécu Charles Eloy. La maison appartient toujours à la Société des Mines de Pontpéan, dont le nouveau directeur, Léon Maudet, vient d'emménager à la Clôture. Le docteur Denis réside au Luzard, avec son épouse Marie Perrignon (1869-1944), jusqu'à la fin de l'exploitation minière. Il est assisté, dans les dernières années, par le docteur François Joly (1872-1944), qui sera maire de Bruz de 1919 à 1944. Peu après la fermeture de la mine, Frédéric Denis décède à Bruz, le 22 février 1905. La maison qu'il occupait au Luzard gardera longtemps le nom de "maison du docteur de la mine".
Le club de secours
La loi du 29 juin 1894 met en place une assurance maladie et une assurance vieillesse obligatoires pour les ouvriers et employés des mines. Pourtant, à cette date, la plupart des exploitations minières de France sont déjà dotées de caisses de prévoyance et de secours. Mais elles se trouvent souvent dans l'impossibilité de faire face à leurs engagements. La loi de 1894 a donc pour objet de remédier à ces carences préjudiciables au personnel.
À la mine de Pont-Péan, une caisse de prévoyance, dite le "club de secours", est organisée en 1855 avec le concours des ouvriers et employés. Son but est de fournir des soins et des médicaments aux ouvriers malades ou blessés, et aussi de verser des pensions aux veuves et aux orphelins. La caisse de l'association est alimentée par les cotisations, les amendes et les subventions patronales.
Une retenue de 3 % est effectuée sur le salaire des mineurs et des manoeuvres, de 2 % sur celui du reste du personnel. Son montant est versé à la caisse de secours mutuel dont il constitue la ressource principale. Les amendes infligées aux ouvriers, en cas d'infraction au règlement, s'ajoutent à ces recettes. Ainsi, en 1884, un mineur qui s'endort au fond doit acquitter une amende de deux francs, sur un salaire moyen de trois francs par jour. Enfin, les subventions accordées par la société exploitante apportent un dernier complément à la caisse.
Une partie des recettes de la caisse est remise au docteur de la mine qui doit, en contrepartie, visiter et soigner gratuitement tout membre du "club de secours".