"Aucune mine où le repos hebdomadaire soit plus respecté qu'à Pontpéan"
Bien que la loi du 2 novembre 1892 n'accorde le droit au repos hebdomadaire qu'aux femmes et aux enfants, Léon Maudet l'octroie aussi aux hommes dès 1890. Lors de l'assemblée générale du 30 avril 1896, il déclare :
« Le travail du dimanche a continué à être rigoureusement proscrit, sauf, évidemment, pour les réparations et aménagements, qui ne peuvent justement se faire que quand tout autre travail est arrêté, ou dont la non exécution rendrait impossible la reprise du travail de la semaine, et forcerait la masse des ouvriers à retourner chez eux le lundi, sans pouvoir travailler.
Ces réparations, quand elles sont impossibles à éviter, n’emploient, bien entendu, qu’un très petit nombre d’ouvriers : un sur dix ou sur vingt tout au plus. — On peut donc dire qu’il n’existe aucune mine ou usine à feu continu où le repos hebdomadaire soit plus respecté qu’à Pontpéan. »
Il faudra attendre 1906 pour qu'une loi instaure une trêve dominicale obligatoire, fruit d'un compromis entre laïques et catholiques.
Des largesses éphémères
La chute des cours du plomb et de l'argent met vite un frein à cette "générosité". Dès 1893, pour maintenir ses profits, la direction réduit la rémunération du travail, tout en gardant le jour de repos hebdomadaire. Les ouvriers doivent alors produire plus pour obtenir un salaire équivalent à celui de 1892, au détriment de leur sécurité. Et les accidents deviennent de plus en plus fréquents.
Suppression du travail du dimanche et augmentation des salaires
En 1890, le nouveau directeur, Léon Maudet instaure le repos du dimanche à la mine et décide d'augmenter tous les salaires quand la laverie allemande qu'il vient de commander sera opérationnelle. La hausse du salaire moyen est de 1,1 % en 1891, puis de 22,5 % en 1892. La productivité fait alors un bond tel que "trois journées d'ouvriers de Pontpéan en 1892 produisent autant de travail que cinq journées en 1888". Parallèlement, le prix de revient du mètre cube de minerai baisse de 7,7 % entre 1890 et 1892. C'est aussitôt un nouvel argument pour la Ligue populaire qui œuvre depuis 1889 à la reconquête du repos dominical, avec le soutien d'une grande partie de l'épiscopat et de la presse catholique.