Détail des services et mutations
Incorporé à compter du 10 octobre 1911 au 62e Régiment d'Infanterie de Lorient comme jeune soldat appelé de la classe 1910. Arrivé au Corps et soldat de 2e classe le dit jour. Maintenu art. 33 loi 21 mars 1905. Passé dans la réserve le 8 novembre 1913. Rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale du 2 août 1914. Affecté au 62e Régiment d'Infanterie de Lorient. Arrivé au Corps le 3 août 1914. Parti aux armées le 7 août 1914. Évacué du front le 1er novembre 1914 pour "broncho-pneumonie, fièvre typhoïde" sur l'hôpital du Collège de Jeunes filles à Lorient. Sorti le 12 décembre 1914 et entré au dépôt de convalescents à Lorient. A rejoint les armées. Tué à l'ennemi le 17 avril 1916 à la Côte-du-Poivre (au nord de Verdun).
[A. D. 35 - Registres des matricules]
État civil (à l'incorporation)
ALLARD Aristide Julien Marie
Né le 10 janvier 1890
à Saint-Erblon
canton de Rennes S.O.
département d'Ille-et-Vilaine
résidant à Saint-Erblon
canton de Rennes S.O.
département d'Ille-et-Vilaine
profession de cultivateur
fils de François Julien Allard
et de Jeanne Marie Françoise Gautier
domiciliés à Saint-Erblon
canton de Rennes S.O.
département d'Ille-et-Vilaine
Aristide ALLARD
(1890-1916)
Extrait du Journal des marches et opérations du 62e RI
17 avril 1916
Le bombardement augmente d'intensité toute la matinée. La pluie tombe à partir de midi. Vers 13 heures, le sous-lieutenant Sergenton, de la 11e Compagnie (bataillon ayant relevé le 19e pendant la nuit) arrive, couvert de boue, au P.C. du Colonel, et lui annonce que les Allemands se sont emparés de la 1ère ligne de tout le secteur occupé par : 2 compagnies du 118e, 3 compagnies du 3e bataillon du 62e, 1 bataillon entier du 19e (à gauche de notre bataillon). Le sous-lieutenant, après un corps-à-corps avec l'ennemi, avait pu lui échapper au péril de sa vie, ainsi que le lieutenant Leduc, commandant la 11e compagnie, le lieutenant Kergaravat, chef de section de cette compagnie et quelques hommes. Le Colonel avertit immédiatement le Général commandant la 43e Brigade de cet événement, bien que les faits eussent eu lieu dans le secteur de la 44e Brigade.
Profitant de l'intense fumée produite par le bombardement, qui durait depuis la nuit, et sans trop allonger le tir, l'ennemi s'était avancé vers 11 heures 30, par des petits ravins perpendiculaires au front, entre plusieurs unités et les avait cernées.
Depuis 7 heures, le matin, la plupart des tranchées étaient nivelées, les défenses accessoires n'existaient plus, toutes les mitrailleuses étaient hors d'usage, la majeure partie des fusils étaient brisés, les cartouches des dépôts de tranchées et les fusées signaux étaient enterrées. En un mot, il ne restait plus rien, sauf des hommes (dont on ignore le nombre de tués et de blessés, sans défense aucune et rendus presque fous par le bombardement).
Vers le soir, le Colonel apprend que la 4e Compagnie, placée à gauche du bataillon du 19e et à droite du 116e a été cernée à son tour. Cette Compagnie résiste magnifiquement, malgré son encerclement, sur la croupe Dame-Couleuvre et le ravin Bras-Douaumont. Vers 16 heures, 15 hommes seulement se trouvent autour du Commandant de Compagnie, qui, voyant la résistance impossible, donne l'ordre d'essayer d'échapper à l'ennemi. Il arrive dans nos lignes, exténué, avec le lieutenant Peyrelongue, l'adjudant Guennec, le sergent Palud et quelques hommes. L'attaque ennemie se termine sur la droite du 116e…
Pertes de la journée : Tués, 21 ; blessés, 41 ; disparus, 689.
[Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes]