Le nom de Jean BARBE est inscrit sur les monuments de Saint-Erblon, Pont-Péan et La-Ferrière-aux-Étangs.
Extrait du Journal des marches et opérations du 41e RI
15 juin 1915
Le jour J indiqué sur l'ordre d'attaque est jusqu'ici demain 16. La journée se passe à régler les derniers préparatifs : constitution du magasin du Génie dans les tranchées et du dépôt de cartouches, distribution aux hommes des pétards et grenades, construction des gradins de franchissement, etc. […]
16 juin 1915
La matinée est fort tranquille ; de temps en temps quelques coups de canon, mais l'ennemi est fort calme.
11 h 45 : Le Colonel est prévenu que l'heure H est 12 h 15.
À 12 h 14, une salve de 16 coups de canons de 75 sera tirée sur l'objectif d'attaque comme signal de départ. L'objectif est compris entre les 2 triangles des routes de Bailleul et Thélus. 3 brèches sont faites dans les fils de fer. […]
17 juin 1915
L'après-midi, aucune attaque n'est plus faite. L'artillerie allemande bombarde nos tranchées d'une façon terrible, certains endroits sont presque intenables et l'on est obligé d'évacuer la tranchée d'Albaret et de masser le plus d'hommes possibles dans la parallèle de départ qui est moins bombardée. Beaucoup d'hommes sont ensevelis dans leurs abris par d'énormes projectiles. Nous avons même à regretter la perte d'un Capitaine, celle du Capitaine Thébault.
Le 41e [de Rennes] est relevé le soir même par le 70e [de Vitré]. […]
Le total des pertes est pour l'attaque : 24 officiers, 460 hommes.
12 h 14 : La salve de 16 coups de 75 part comme elle était annoncée et aussitôt la 1ère vague bondit hors de la tranchée, suivie de près par la 2e vague. L'assaut se fait très facilement et la surprise a été complète chez l'ennemi. Pas un coup de fusil n'a été tiré. La 1ère vague des 7e et 6e Compagnies saute dans la 1ère tranchée allemande et même certains hommes réussissent à aller plus loin jusqu'à la 2e ligne.
Les 5e et 8e Compagnies semblent avoir plus de difficultés. Elles franchissent bien les fils de fer ennemis, mais en arrivant à la tranchée les nôtres la trouvent bien garnie d'hommes "en manches de chemises" qui les reçoivent à coups de grenades. Notre attaque sur ce point semble complètement arrêtée et nos hommes ne peuvent plus avancer devant cette avalanche de grenades. M. le Commandant Clerget est blessé en franchissant le parapet. Le commandement est pris par M. le Capitaine Marion, qui quitte la tranchée.
À ce moment, le barrage d'artillerie ennemie commence pendant que la fusillade crépite terriblement. Les 3èmes vagues ne peuvent matériellement plus sortir. La fumée et la poussière sont telles qu'il n'est plus possible de suivre à la vue les progrès de notre attaque et les signaux convenus qui doivent être faits par les éléments qui se trouvent dans les tranchées ennemies.
Le bombardement de part et d'autre devient de plus en plus violent. Malgré cela, le Génie continue les travaux de boyaux de jonction entre notre tranchée de départ et la ligne allemande. Une sape avance particulièrement vite, c'est la sape n°6 qui rejoindra le poste d'écoute de la faucille.
13 h 15 : La fumée et la poussière tombent un peu et l'on peut voir qu'il se livre une terrible bataille dans la tranchée conquise. La 4e Compagnie essaie vainement d'envoyer des renforts mais la fusillade est telle qu'elle en rend l'arrivée impossible.
16 h 30 : Le 1er Bataillon (2e et 4e Compagnies) doit mener une attaque, mais l'ordre arrive un peu tard pour être exécuté. De plus, le bombardement violent qui recommence enlève toute idée de renfort.
17 h : La sape de jonction entre la sape 6 et la faucille est terminée.
17 h 45 : Une section de la 4e Compagnie, son Chef de Section en tête, réussit à se glisser homme par homme dans le poste d'écoute allemand de la faucille. Le Chef de Section va en rampant de l'avant et est accueilli par des coups de fusils ennemis. Il réussit à rendre compte que la tranchée allemande n'est plus occupée par nous. Ordre lui est donc donné de rejoindre sa Compagnie. […]
Toute la nuit, le bombardement continue, en particulier par du gros calibre : 240, 220 et 270. Les tranchées sont assez démolies et il se produit en certains endroits de nombreux éboulements qui ensevelissent les hommes. […]
Détail des services et mutations
Ajourné en 1903 et en 1904. Service auxiliaire - faiblesse en 1905.
Passé dans la réserve de l'armée active le 1er octobre 1906.
Reconnu apte au service armé par la commission de réforme d'Argentan du 21 novembre 1914. Affecté au 41e Régiment d'Infanterie de Rennes. Arrivé au Corps le 9 décembre 1914. Parti en renfort sur le 41e le 3 mars 1915.
Disparu le 16 juin 1915 à Roclincourt (Pas-de-Calais).
[A. D. 35 - Registres des matricules]
État civil (à l'incorporation)
BARBE Jean Marie Joseph
Né le 18 novembre 1882
[date de l'acte de naissance]
à Vieux-Vy-sur-Couesnon
canton de Saint-Aubin-d'Aubigné
département d'Ille-et-Vilaine
résidant à Saint-Erblon
canton de Rennes
département d'Ille-et-Vilaine
profession de manœuvre
fils de feu Jean Marie Barbe
et de Anne Bouvier
domiciliés à Saint-Erblon
canton de Rennes S.O.
département d'Ille-et-Vilaine
[Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes]