Admis à la pension de retraite de 1.100 F par décret du 29 avril 1916. Rayé des contrôles le 29 juillet 1916 en exécution du décret du 20 juin 1916. Se retire à Saint-Erblon où il décède le 28 mai 1918.
[Francis TURPIN ne figure pas sur le registre des militaires ayant reçu la mention "Mort pour la France".]
Citation
Cité à l'ordre de l'armée, n°2077 D du 15 novembre 1915. Gradé zélé et d'une fière attitude au feu, blessé le 16 juin 1915, amputé de la main droite.
Décorations
Médaille militaire, arrêté ministériel du 15 novembre 1915. Croix de guerre avec palme.
[A. D. 35 - Registres des matricules]
Détail des services et mutations
Incorporé le 6 octobre 1906 au 132e Régiment d'Infanterie de Reims comme appelé pour 2 ans. Arrivé au Corps le 6 octobre 1906. Immatriculé sous le n°10.984. Soldat de 2e classe le 6 octobre 1906. Caporal le 16 juillet 1907. Envoyé dans la disponibilité le 1er mars 1908. Passé dans la réserve de l'année active le 1er octobre 1908. Affecté au 41e Régiment d'Infanterie de Rennes. Rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale du 2 août 1914. Arrivé au Corps le 4 août 1914. Parti aux armées le 10 août 1914 pour le 336e Régiment d'Infanterie (régiment de réserve de Saint-Lô). Évacué. Rentré au dépôt le 26 septembre 1914. Reparti aux armées le 26 octobre 1914 pour le 136e Régiment d'Infanterie de Saint-Lô. Nommé sergent le 20 décembre 1914. Blessé le 16 juin 1915. Évacué, amputation du bras droit. Proposé pour une pension de 3e classe par la 5e Commission spéciale de réforme de la Seine dans sa séance du 3 août 1915 pour "amputation de l'avant-bras droit".
État civil (à l'incorporation)
TURPIN Francis Jean Marie
Né le 18 juillet 1884
à Saint-Erblon
canton de Rennes
département d'Ille-et-Vilaine
résidant à Saint-Erblon
canton de Rennes
département d'Ille-et-Vilaine
profession de charron
fils de Jean Marie Turpin
et de Philomène Libiot
domiciliés à Saint-Erblon
canton de Rennes
département d'Ille-et-Vilaine
Extrait du Journal des marches et opérations du 136e RI
15 juin 1915
Le Régiment reçoit l'ordre de quitter Agnez-les-Duisans pour se rendre à Anzin, en réserve de division pour une attaque générale qui doit avoir lieu le lendemain. Distribution d'explosifs au passage à Louez, à 23 heures.
16 juin 1915
Le Régiment est en place à 3 h. Le 1er Bataillon dans le boyau de Lille, le 2e dans le boyau d'Anzin, le 3e dans le boyau du Pont de Pierre, la tête de ces bataillons au chemin de Neuville-St-Vaast où se trouve le poste de commandement du Général de Division (cote 92). L'heure de l'attaque générale est fixée à 12 h 15.
À 13 h 15 l'attaque du 13e Régiment marche bien. Ce Régiment a pris pied dans la 1ère ligne allemande. Ordre est donné au Commandant Boisson (3e Bataillon) de rapprocher la tête de son Bataillon à la cote 107. À 14 h 5 ordre est donné au Commandant Boisson de porter son Bataillon à la barricade de la route de Lille (route Ecurie-Roclincourt). À 14 h 10, le Colonel Cruèghe reçoit l'ordre de se porter de sa personne à la Sablère au poste de commandement du Colonel commandant la 40e Brigade et de mettre 2 Bataillons de son Régiment à la disposition de cet Officier supérieur.
Francis TURPIN
(1884-1918)
À 18 h, le Régiment ne peut plus progresser et a subi de grosses pertes. Une violente contre-attaque allemande oblige le 2e Régiment à se replier et le Colonel Hérillon (40e Bde) donne l'ordre à 2 Compagnies du 1er Bataillon du 136e d'aller tenir la parallèle de départ et aux deux autres compagnies de se rendre au boyau Ripert avec une section de mitrailleuses à la disposition du Colonel commandant le 2e Régiment. Le 3e Bataillon du 136e remplace le 1er à la Sablière. À 18 h 30, le Général de Division met le 2e Bataillon du 136e à la disposition du Colonel commandant la 40e Brigade pour chercher à reprendre la tranchée allemande précédemment conquise par le 2e Régiment. Ce Bataillon se rend au Ponceau de la route de Lille.
À 19 h 30, le Colonel Cruèghe reçoit l'ordre d'attaquer avec ses 2 Bataillons (1er et 3e) par vagues successives de 2 Compagnies. En raison du violent tir de barrage fait par les obus de gros calibres et de la difficulté de rassembler les Compagnies par suite du bouleversement du terrain et de l'encombrement des boyaux, l'attaque ne peut avoir lieu immédiatement. Le Colonel Vérillon donne alors au Colonel du 136e l'ordre de faire cette attaque par surprise à 22 h. Le 3e Bataillon suivra et appuiera le 1er. À 22 h 55, le Capitaine Liebert (commandant le 1er Bataillon) rend compte qu'il est arrivé avec 2 compagnies à 20 mètres de la tranchée allemande, qu'il ne lui reste plus qu'un officier (sous-lieutenant de Montruchon), qu'il est arrêté par des feux de face et de flanc et qu'il ne peut plus progresser. Le Colonel donne l'ordre d'essayer encore, mais les Compagnies sont prises sous le feu des Allemands et ne peuvent pas avancer. Le Colonel rend compte au Colonel Hérillon, qui donne l'ordre de se replier dans la parallèle de départ avant le jour. Le Capitaine Devismes est blessé d'une balle, le sous-lieutenant Cordier est tué, le sous-lieutenant Havel est porté comme disparu.
24 hommes tués, 69 blessés, 57 disparus.
[Ministère de la Défense - Mémoire des Hommes]